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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/136

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ARISTIPPE

force à bon marché, ils ne peuuent s’empeſcher de faire voir leur naturelle foibleſſe. Ils ne voudroient pas perdre l’amitié de ceux, dont ils rauiſent le bien ; & en meſme temps, ils craignent & offenſent les meſmes personnes. Ils s’entretiennent auec tout le monde, par des reſponſes generales, & qui n’obligent point preciſément. On ne part iamais mal ſatisfait d’aupres d’eux. Ils ne brauent, ni ne rebutent iamais personne. Ils ne donnent que de belles paroles, & de bonnes eſperances.

À celuy qui leur demande iuſtice, ils font des ciuilitez, & des complimens : ils preſentent des roſes & des violettes à qui a beſoin de pain. Apres vous auoir tenu vn an en longueur, vous promettant de iour à autre, de vous donner contentement ; à la fin quand vous les preſſez de la conclusion, ils vous prient de leur dire ce que c’eſt, & vous font voir que toutes les fois que vous auez parlé à eux, ils n’ont iamais eu deſſein de vous eſcouter.