Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/14

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on trouvoit en luy un Thresor des choses de nostre Temps ; outre les autres connoissances qu’il avoit puisées dans l’Antiquité, & acquises par la Meditation.

Je fus si heureux que de faire d’abord amitié aveque luy. Il me presenta à Monsieur le Landgrave, & dit du bien de moy à toute sa Cour. Il fit mesme trouver bon à son Altesse, que j’assistasse aux Conversations qu’ils avoient ensemble, à l’issuë de son disné. En partant d’Allemagne, ils avoient choisi Corneille Tacite, pour estre le compagnon de leur voyage, & ne s’en estoient pas mal trouvez. Il les avoit divertis à Spâ, & par les chemins ; & lors qu’ils arriverent à Mets, ils en estoient au commencement de l’Empire de Vespasien.

Aristippe estoit le Lecteur & l’Interprete : Apres avoir leû, il faisoit des reflexions sur les choses qu’il venoit de lire ; quelquefois en peu de mots, & passant legerement sur les choses ; quelquefois aussi en s’y arrestant, & par des discours assez estendus ;