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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/155

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OV DE LA COVR

pevt eſtre avtrement, il faut de necessite′ absolüe qu’il arrive ainsi. D’ordinaire ils quittent le plus grand de leurs intereſts, pour la moindre de leurs paſſions. Ils preferent les loüanges aux preſens, & les remerciemens aux recompenſes. Ils ſe promettent merueilles de l’Avenir, & de la Fortune. Ils font valoir leurs doutes, leurs ſoupçons, leurs eſperances, jusqu’à l’infini.

Avoüons pourtant la verité, à l’auantage des Gens d’aujourd’huy : Ils valent mieux que les Gens d’hier. Au iugement d’Ariſtote, les Timides sont defectueux, en ce qu’ils n’aſpirent pas aux choſes, dont eſt digne le Magnanime, & en ce qu’ils n’aſpirent pas meſmes à celles, dont ils ſont dignes. Mais les Audacieux ne ſont exceſſifs, qu’en ce qu’ils aſpirent aux choſes, dont eſt digne le Magnanime, & non pas eux ; ie parle de la Magnanimité, comme vous voyez, dans la rigueur des Philoſophes, & non pas dans la licence des Poëtes ; qui appelleroient bien Magnanimes nos gens d’au-