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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/154

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ARISTIPPE

plus claires, on ne peut tirer d’eux que, pevt-estre, il se pevt faire, et il favdra voir. Ce qui procede, ſelon l’avis d’Ariſtote, d’vne opinion generalement mauuaiſe, qu’ils ont conceuë du Monde, & des apparences. De ſorte qu’ils ſe peuuent tromper quelquefois ; mais on ne les trompe que rarement. S’ils perdent, ce n’eſt que pour vouloir trop bien ioüer : C’eſt d’eux-meſmes, & de leur malheur, qu’ils ſe doiuent plaindre, & non pas de l’auantage, & de la piperie de leur Ennemy. Auſſi cherchent-ils premierement la ſeureté, & en ſuite le profit. Ils ſe gouuernent, par le diſcours de la Raiſon, qui conclud à l’Vtile, & au Certain ; & ne viuent pas, ſelon l’Inſtitution Morale, qui ſe propoſe l’Honneſte, & le Hazardeux.

Imaginez vous tout le contraire des autres, dont il s’agit, qui ne s’expriment qu’en termes affirmatifs ; qui decident les matieres les plus douteuſes, & les plus embroüillées, par vn, cela est, il ne