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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/160

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ARISTIPPE.

employe, s’il eſt poſſible, en des lieux obscurs, où les mauuais exemples, n’eſtant pas ſi regardez, ne ſont pas ſi dangereux. Mais il ſeroit mal de les appeller, aupres de la perſonne du Prince, où le reſpect n’eſt pas moins neceſſaire, que le ſervice, & où ils voudroient eſtre ses Tuteurs, pluſtoſt que ſes Conſeillers.

Ce ſont d’excellens Hommes, ie ne le nie pas ; mais cette excellence n’eſt pas bien en ſa place, sous la puiſſance d’vn autre. Ils aiment l’Eſtat & la Patrie ; mais ils haïſſent la Dependance, & la Suietion. Leur fin eſt droite ; mais leurs moyens ſont obliques, & ſemblent contraires à leur fin. Car ayant, pour obiet, le bien de la Monarchie, ils vsent de toute la licence, qui pourroit auoir lieu, dans le Gouuernement Populaire : Encore plus que cela : Voulant ſeruir, ils veulent ſeruir, en Souuerains. Ils m’ont dit eux-meſmes, dans noſtre entretien, de pres de quatre heures, qu’ils eſtoient trop Vieux, pour ſe remettre aux premiers elemens de leur de-