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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/159

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OV DE LA COVR

pouuoir faillir, ſe conformant aux sentimens de Celuy, qui ne faiſoit point de fautes.

Mais allez, ie vous prie, verifier ce commandement ſecret, qui n’eſt venu à la connoiſſance de personne ; non pas meſme de la Reine veuſve du feu Roy. Pour ſçauoir au vray ce qui en eſt, il faudroit employer les charmes de la Magie : Il faudroit euoquer l’Ame du plus grand, & du plus ſage Prince du Monde ; de celuy qui ne faiſoit point de fautes ; & luy demander, ſi le Ministre qui l’allegue, ne l’allegue point à faux. C’est vne raillerie de penſer eſtre encore à Philippe, sous le Regne d’Alexandre ; de vouloir perſuader à ſon Maiſtre, qu’on a raiſon de deſobeïr ; que l’opiniaſtreté a du merite ; qu’il ſuffit de bien ſeruir, quoy que ce ſoit, contre le gré de Celuy qu’on sert.

Que ces Gens là, qui ſeruent ainsi à leur mode, soient touſiours, s’il y a moyen, à deux cens lieuës de la Cour ; Qu’on les