Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/213

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& de la majesté des Empires. Plus d’une fois elles ont mis sous leurs pieds les Couronnes & les Sceptres ; Elles ont pris leur plaisir, & leur passe-temps du violement de la justice, de l’exercice de la Cruauté, des miseres & des afflictions du Genre humain.

Laissons pour ce coup les Histoires qui font horreur, & qui blessent l’imagination par la memoire : Ne parlons point du sang que ces Femmes ont fait verser : Supprimons le Terrible & l’Espouventable de leurs Tragedies, & ne disons que ce petit mot de leur belle humeur. Il s’en est veû une il n’y a pas long temps, montée à un si haut degré d’insolence, qu’ayant esté sollicitée pour quelque affaire, qu’on luy representoit juste & facile, afin qu’elle s’y employast plus volontiers, elle respondit avec une fierté digne de sa Nation, & du païs d’où nous sont venus les Rodomontades, qu’elle n’usoit point si foiblement de son credit, qu’un autre pourroit servir en cette occasion, & faire les