Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/218

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se point aux affections honnestes ; ne condamne point la familiarité, & la confidence. La Philosophie, & le Christianisme s’accordent en tout cela avec la Nature, & le Fils de Dieu, quand il s’est fait Homme, a authorisé tout cela, par son exemple. Qu’il y ait donc un Favori, à la Cour ; le Ciel & la Terre le permettent : Qu’il y ait un Homme, nous le voulons bien, qui soit le Confident du Prince ; mais qu’il n’y ait point d’Homme, qui obsede jour & nuit le Prince ; qui se l’approprie, par une violente usurpation ; qui voulant avoir, luy seul, un bien qui doit estre à tout le monde, exerce la mesme injustice, que s’il cachoit le Soleil à tout le monde ; que s’il fermoit les Temples à tout le monde.

Que le Prince envoye, tant qu’il luy plaira, une reflexion de sa Grandeur, sur les Sujets, qui ont trouvé grace devant ses yeux ; Qu’il leur communique des rayons de sa puissance : Mais qu’il ne la transfere pas toute entiere, en leur personne ; Mais