Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/219

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qu’il ne se desface jamais du Globe de la Lumiere : Que sa liberalité enrichisse les Particuliers, pourveû qu’elle n’appauvrisse pas son Royaume : Que ses bien-faits decoulent abondamment, en quelques endroits, pourveû qu’il soit Maistre de la Source.

Voicy la Response que me rendit, sur ce sujet, l’Oracle des Païs-Bas, le sçavant & sage Juste Lipse, lors que je le consultay à Louvain.

« Faut-il que le Roy, & celuy qui regne soient tousjours deux Personnes differentes ? Faut-il corriger tous les Edits, & changer un mot, en toutes leurs dattes ? Où il y a de nostre Regne le dixiesme, le quinziesme, effacera-t’on nostre Regne, pour y mettre nostre servitude, ou pour le moins nostre sujetion ? Ce n’a pas esté l’intention de Celuy, qui a fondé les Monarchies, qu’on abusast si vilainement de la Souveraineté, qu’on la remüast ainsi de sa place ; qu’elle ne fust jamais, où elle doit estre. La Puissance