Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/220

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souveraine est de la nature de ces choses, qui sont à nous de telle façon, que nous ne les pouvons donner à autruy, ni les separer de nous-mesmes. Elle est legitime, tant qu’elle demeure dans les mains de ceux qui l’ont receuë de la Loy de l’Estat ; Mais la mesme Loy veut qu’elle ne puisse passer d’une personne à l’autre, que par le moyen de la naissance, ou par l’election des Peuples. » Ici finit la response de l’Oracle de Louvain.

Nos sages Predecesseurs ont esté sages en cecy, aussi bien qu’au reste. Comme ils n’ont pas fait la Couronne eslective, en faveur d’eux-mesmes, ils ne l’ont pas voulu rendre proprietaire, en faveur du Roy, ni la luy commettre si absolument, qu’il fust en sa puissance d’institüer un heritier, comme on en voit des Exemples, dans les Histoires des autres Païs : Ils n’ont pas voulu que le Roy peust resigner le Royaume à son plaisir, & à qui bon luy sembleroit ; qu’il le peust leguer en tout, ou en partie. Mais au contraire, par