Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/227

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IL ne faut pas que le Prince suyve ses inclinations, quand il faut qu’il choisisse ses Ministres. Hors d’ici le caprice & les fantaisies : Ailleurs qu’il se joüe, & qu’il se divertisse, tant qu’il luy plaira. En ces grands Choix, il doit user de la severité de son jugement, & y apporter premierement l’indifference de sa volonté. Ce doit estre une pure operation de sa raison, libre & despoüillée d’amour & de haine.

Apres une exacte recherche, & une serieuse deliberation ; apres s’estre pleinement satisfait, sur toutes les difficultez qu’il s’est faittes à luy-mesme, & qui luy ont esté faittes par autruy, il conclurra que le loisir de ce Particulier estoit dommageable à la Republique, & qu’elle perdoit autant de temps, qu’il en mettoit à se reposer. Mais en suite, ayant esprouvé la Personne qu’il a choisie, & ayant receu les services qu’il