Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/228

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a esperez ; s’il veut faire justice, il fera de son Ministre son Fauori, & ne luy laissera rien à desirer, de la reconnoissance d’un Prince obligé. Il est juste qu’il ne departe pas des honneurs communs à une vertu extraordinaire ; qu’il ne dispense pas ses graces avarement, en un lieu où le Ciel a versé toutes les siennes.

Mais souvenez vous, Monsieur, que je parlois d’Agrippa, & de Mecenas, qui sont morts il y a long temps ; & qui n’ont point laissé de leur Race. Quoy que la Terre soit grande, & que le nombre des Peuples qui l’habitent ne soit pas petit, Auguste n’eust pas pû trouver, en toute son estenduë, deux meilleurs & plus efficaces instrumens des glorieuses Entreprises qu’il meditoit. Il avoit besoin de ces deux hommes, pour l’establissement de cette Paix eternelle, qu’il avoit dessein de donner à l’Univers. Ces gens là luy estoient necessaires, pour persuader l’obeïssance, aux personnes libres ; pour faire reverer ses armes, par les Vaincus ; pour rendre