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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/39

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OV DE LA COVR.

La Nature ſemble nous monſtrer ce que nous diſons, & en a formé ie ne ſçay quel crayon dans l’ame de l’Homme, où l’Intellect, qu’on nomme patient, & qui eſt le siege de la doctrine, quoy qu’il ſoit eclairé, par la lumiere de l’Intellect qui agit, ne ſouffre pas neantmoins de telle ſorte, que de ſon chef aussi il n’agisse. Il juge de la connoiſſance qu’il a reçeuë : Il tourne, il remuë, il deſplie, il estale en luy-meſme cette connoiſſance. Apres l’auoir comparée aux autres, il en recueille des conſequences & des concluſions. Et ainſi on peut dire, qu’il trauaille en compagnie : Et s’il pâtit, c’eſt de la plus belle eſpece de paſſion, qui ne gaſte & ne corrompt pas, comme celle d’vne playe, ou d’une bruſlure, mais qui acheue & qui perfectionne, comme celle de l’illumination en l’Air, & de la reception des images dans les yeux.

Parlons moins ſubtilement, & d’vne maniere plus populaire. Concluons qu’il est neceſſaire d’auoir des mains, pour s’aider