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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/41

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OV DE LA COVR.

ſi ie ne la confirmois par la reconnoiſſance publique, enuers des personnes ſi vtiles au bien general du Monde, & par les preuues eclatantes d’affection & d’eſtime, que les Princes ont renduës eux-mesmes, à la ſageſſe, & à la fidelité de leurs Miniſtres.

Ie laiſſe la Grece, où ils ont regné aueque les Rois ; Ie laiſſe la Perſe, où les Rois ont regné par eux, & où ils eſtoient nommez les yeux du Roy ; c’est-à-dire, comme l’explique vn excellent homme, les yeux du Roy, touſiours ouuers & touſiours veillans, pour le ſalut du Royaume ; qui regardent en meſme temps, deuant, derriere, à droit, & à gauche.

Ie m’arreste à Rome, où les Empereurs voulant corriger l’amertume qui ſe trouue dans les mots de ſeruitude & de ſuietion, ont honnoré pareils Seruiteurs du titre d’Amis. Ils les ont appellez leurs Compagnons ; quelquesfois les Compagnons de leurs peines, les Compagnons de leurs guerres, & de leurs victoires, & ont meſme trouué bon que le Peuple les appellaſt ainſi.