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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/82

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ARISTIPPE

moins de frais, & en plus petite compagnie.

Mais il me vient de ſouuenir, Monſeigneur, d’vne autre choſe qui merite d’eſtre ſçeuë, & que vous ne trouuerez pas mal-plaisante. Elle arriua au Royaume de Macedoine, plus de quatre-vingts ans, deuant la naiſſance du Roy Philippe ; au temps de cette fameuſe Coniuration, qui d’vn Eſtat en fit deux, & qui partagea la Cour, les Villes, & les Familles.

Ce fut la femme de Meleagre, Gouuerneur d’vne Place frontiere, & General de la Cauallerie, qui ietta son Mari dans la reuolte, & certes pour vn fort digne ſuiet. Sur le rapport qui fut fait au Roy de l’eſprit & de la galanterie de cette Femme, il luy prit enuie de la voir vn iour en particulier : Il ne luy fut pas difficile d’obtenir d’elle, une faueur qu’elle accordoit aiſément à de moins grands Seigneurs, & de moins honneſtes gens que luy. Elle n’auoit pas accouſtumé de laſſer la conſtance de ſes Amans, ni de faire mourir perſonne de deseſpoir. Le Roy s’eſ-