Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/92

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qu’elle soit plus à eux que les autres, qui sont tirées de cette source publique, ou qu’ils ont prises de l’experience.

À ce conte-là, la bonne chose que c’est que cette Sobrieté de sçavoir & de connoistre, si estimée par les Lettres Saintes ? Avoüons-le, à la honte de la Raison humaine, & de la subtilité des Sophistes : Un grand Esprit, tout seul, est un grand instrument à faire des fautes ; Et si le jugement necessaire ne l’appesantit, & ne l’emousse, pour l’assujetir à l’usage, & l’accommoder à l’exemple & à la pratique, sans doute cette vivacité penetrante sera beaucoup plus propre à agiter des questions de Metaphysique, qu’à donner de bons conseils, qu’à bien entreprendre, & qu’à bien agir. En effet, les actions humaines veulent estre maniées humainement, c’est à dire par des moyens possibles & familiers ; d’une façon, qui tienne du corps, comme de l’esprit ; avec des raisons, qui tombent quelquesfois, sous les sens, & ne demeurent pas tous-