Aller au contenu

Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
85
OV DE LA COVR

jours, dans la haute region de l’ame.

Les Raffineurs, qui agiſſent autrement, ſont bons à troubler les Negociations, & ne valent rien à conclurre les Affaires. Ce ſont d’excellens Broüillons, pour remüer vn Eſtat, & de mauvais Miniſtres, pour le gouuerner. Ils reüſſiſſent dans le deſordre ; & comme les Demons de l’Air, ils ſe meſlent parmi le Tonnerre : Mais ils n’ont plus de force, ſi toſt que le calme eſt venu ; & cette pointe qui nous ebloüit, n’eſtant qu’vne lumiere d’Eclairs, il est tres-dangereux de prendre vne pareille adreſſe, dans la varieté des accidens, & dans les diuers deſtours de la Vie ciuile.

Mais quand ce ſeroit une veritable & continüelle lumiere, de laquelle ils ſeroient guidez ; quand ce ſeroit le Soleil luy-meſme, qui les conduiroit, ce n’eſt pas à dire, qu’ils trouuaſſent touſiours la fin qu’ils cherchent, & qu’ils arriuaſſent, où ils vont. Et de cela, Monſeigneur, i’aurois encore quelque choſe à dire, ſi le bruit