Aller au contenu

Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Sur leur sommet que la mousse inégale
Peignait de ses couleurs,
Montait superbe un rosier du Bengale
Écrasé sous les fleurs.

Parfois, bercé dans un songe illusoire
Dont s’enchantent mes yeux,
Quand je revois au fond de ma mémoire
Ce lieu mystérieux,

Mon souvenir, empli de ses murmures
Et de ses floraisons,
Y réunit les diverses parures
De toutes les saisons,

Et tout se mêle ainsi qu’une famille :
Les soucis et les lys,
La vigne folle avec la grenadille ;
Près des volubilis

Le glaïeul rose et ses feuilles en pointes ;
Partout le vert lézard
Venait courir sur les pierres disjointes ;
La liberté sans art

Avait rendu leurs énergiques poses
Aux vieux arbres fruitiers,
Et sur le mur pendaient, blanches et roses,
Des touffes d’églantiers,