Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/215

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Reste belle

 
Que ton feu me dévore !
Plaisir ou bien effroi,
Tout me ravit ; j’adore
Tout ce qui vient de toi,
Et la joie ou les larmes,
Tout a les mêmes charmes.

Ta voix qui se courrouce,
Quand j’en étais sevré,
Pourtant semble plus douce
À mon cœur enivré
Que les chansons lointaines
Qui tombent des fontaines.

Garde ta barbarie,
Tes méchants désaveux ;
Tu ne peux, ma chérie,
Empêcher tes cheveux,
Où le soleil se mire,
De vouloir me sourire !