Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/52

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Ces rougeurs, ce duvet pleins de défis mordants,
L’insolente fraîcheur de ces tons discordants,
Ces ongles lumineux et ces dents de tigresse
À des instants furtifs trahissent la Déesse.
Quand, pareille aux Vénus que je chante en mes vers,
Sous un grand démêloir d’écaille aux reflets verts
Elle fait ruisseler, en sortant de l’alcôve,
Cette ample chevelure à l’or sanglant et fauve,
Quand ses mains de statue achèvent d’y verser
Le flot d’huile épandu, le soleil fait glisser
Sur ces âpres trésors, qu’à loisir elle baigne,
Un rayon rose au bout de chaque dent du peigne.


Février 1844.