Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/55

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Où, l’automne venue,
La Vendange mi-nue
À l’entour du pressoir
Dansait le soir !

Ô buissons d’églantines,
Jetant dans les ravines,
Comme un chêne le gland,
Leur fruit sanglant !

Murmurante oseraie,
Où le ramier s’effraie,
Saule au feuillage bleu,
Lointains en feu !

Rameaux lourds de cerises !
Moissonneuses surprises
À mi-jambe dans l’eau
Du clair ruisseau !

Antres, chemins, fontaines,
Âcres parfums et plaines,
Ombrages et rochers
Souvent cherchés !

Ruisseaux ! forêts ! silence !
Ô mes amours d’enfance !
Mon âme, sans témoins,
Vous aime moins