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Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/56

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Que ce jardin morose
Sans verdure et sans rose
Et ces sombres massifs
D’antiques ifs,

Et ce chemin de sable,
Où j’eus l’heur ineffable,
Pour la première fois,
D’ouïr sa voix !

Où rêveuse, l’amie
Doucement obéie,
S’appuyant à mon bras,
Parlait tout bas,

Pensive et recueillie,
Et d’une fleur cueillie
Brisant le cœur discret
D’un doigt distrait,

À l’heure où les étoiles
Frissonnant sous leurs voiles
Brodent le ciel changeant
De fleurs d’argent.


Octobre 1844.