Page:De Banville - Odes Funambulesques.djvu/247

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Mais parfois, lorsque, triomphant,
J’enfourchai mes hardis Pégases,
Tombaient de mes lèvres d’enfant
Les diamants et les topazes.

J’ai touché les crins des soleils
Dans les infinis grandioses,
Et j’ai trouvé des mots vermeils
Qui peignent la couleur des roses.

Je vins, chanteur mélodieux,
Et j’ouvris ma lèvre enchantée,
Et sur les épaules des Dieux
J’ai remis la pourpre insultée.

Un instant, le long du chemin
Où des fous m’en ont fait un crime,
J’ai tenu bien haut dans ma main
Le glaive éclatant de la Rime.