Page:De Banville - Odes Funambulesques.djvu/344

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pour partir d’un thème connu et pour montrer clairement et nettement ce que je voulais faire. Ce résultat une fois atteint, j’ai peu à peu écrit les odes funambulesques sur des sujets originaux inventés de toutes pièces, et, dans le volume des Occidentales, qui fait suite à celui-ci, on ne trouvera plus une seule parodie de Victor Hugo.

En effet, dès l’origine de ces essais, je rêvais quelque chose d’infiniment plus compliqué et plus délicat que de tourner au bouffon une ode sérieuse, et j’imaginais déjà des poëmes comiques et lyriques, où l’ironie et l’allusion parodique seraient partout éparses, prendraient mille formes. Mais, je le répète, il fallait faire comprendre par des exemples les conditions du genre que je voulais acclimater chez nous, et montrer qu’un emploi différent d’un même procédé peut exciter la joie comme l’émotion, dans les mêmes conditions d’enthousiasme et de beauté.

Pour établir ma démonstration, j’ai parodié des odes de Hugo, ce que l’on avait fait avant moi. Pourquoi l’ai-je fait ? Précisément parce qu’on l’avait fait avant moi, mais parce qu’on l’avait fait en cherchant à traduire le comique, non par