Page:De Banville - Odes Funambulesques.djvu/84

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   Chère Évohé, voici le carnaval qui vient,
Et l’on danse à la fin du mois, s’il m’en souvient.
Je voulais vous montrer une chose divine,
Un domino charmant que Gavarni dessine,
Une surprise, enfin ! Pourquoi venir le soir ?
Nous n’avons même pas le temps de nous asseoir,
Quand j’aurais, pour rester sur ces divans sublimes,
Encor plus de raisons que vous n’avez de rimes !
   Il faut partir. Prenez votre châle, Évohé.
Si je ne vous savais un cœur très dévoué,
Et de l’esprit à flots, si vous étiez bégueule,
Je vous engagerais à rester toute seule ;
Car je crois qu’il s’agit d’aller, à pas de loup,
Attaquer un défaut que vous avez beaucoup.