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Les Maîtres écrivains sollicitèrent en vain la suppression de cette seconde disposition. On considéra que l’art de l’écriture faisait une partie essentielle de l’éducation, qu’on ne pouvait donner trop de facilités aux pères de famille pour l’instruction de leurs enfants, et qu’il importait que cette instruction fût rendue aussi peu coûteuse que possible.

Réduit de la sorte, le privilége des Maîtres écrivains était, il faut en convenir, bien peu important. Ainsi que l’indiquait l’Intendant M. de la Michodière, dans une lettre à M. de Tolozan, en 1779, « l’objet le plus lucratif pour les Maîtres écrivains était d’aller donner des leçons en ville il n’y avait tout au plus que trois d’entre ceux qui étaient Maîtres qui tinssent des écoles publiques ; encore étaient-elles presque désertes, parce qu’il n’était pas un citoyen aisé qui ne préférât de faire venir un écrivain cîicz lui à envoyer ses’enfants aux écoles, les seules qui fussent fréquentées étant celles où l’on instruisait gratuitement les pauvres ». D’où il était résulté, ajoutait-il, « que le nombre des écrivains non Maîtres s’était multiplié en raison de la préférence qu’on donnait aux leçons particulières (1). »

Ce ne fut qu’à une époque postérieure que l’on préféra définitivement, pour toutes les classes de citoyens, l’instruction publique à l’instruction privée.

Ch. de B.

(I) Archives de la Seine-inf., C. 143.