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toutes ces exagérations. Nous nous sommes tus pendant un mois, croyant que, l’effervescence des premiers moments une fois passée, on reviendrait à une appréciation plus conforme à la vérité. Malheureusement, notre attente tarde à se réaliser, et nous voyons que ces bruits faux ou exagérés, accueillis à la légère, amènent des conséquences fâcheuses pour tous les Polonais en général.

La crédulité du public, la difficulté qu’on a en France de connaitre tout ce qui est étranger, ont fait prendre au sérieux les accusations vagues et sommaires lancées contre les Polonais. D’un autre côté, l’énormité même des crimes a produit une tendance naturelle à les faire retomber plutôt sur les étrangers que sur les Français, et parmi les étrangers on met en avant les Polonais, grâce au déplorable retentissement qu’ont reçu les noms, entièrement ignorés jusqu’ici, d’un Dombrowski et d’un Okolowitch.

Bref, l’opinion publique, surtout dans la classe moyenne de la bourgeoisie, semble étendre à tous les Polonais une espèce de complicité morale dans les terribles événements dont Paris a été le théâtre. Le nom polonais devient de divers côtés un objet de suspicion, de prévention et d’éloignement. Nous nous ressentons, dans nos relations sociales, de ce changement de dispositions à notre égard. Là où jusqu’ici régnait une parfaite cordialité nous rencontrons une froideur marquée. Quelques-uns de nos compatriotes se sont vu refuser du travail à de leur nom polonais. D’autres nous écrivent