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subsides qu’ils recevaient jusque-là comme émigrés ayant cessé d’être payés, sont restés comme simples gardes dans les rangs des bataillons sédentaires pour avoir la solde de trente sous. La révolution du 18 mars les a trouvés dans cette situation. Ils ont eu alors le tort grave de ne pas se retirer, puis de continuer le service pendant le règne de la Commune. Nous les reconnaissons coupables de ce chef, et nous déclarons que le besoin matériel ne peut aucunement leur servir de justification.

En dehors de cette catégorie, il s’est trouvé 30 à 40 Polonais qui sont entrés volontairement au service de la Commune après sa constitution. Ils appartenaient à cette classe d’aventuriers, d’hommes désœuvrés, sans profession et, pour la plupart, perdus de réputation, qui constitue malheureusement l’appendice inévitable de toutes les émigrations. Plusieurs, parmi eux, ont été recrutés par Dombrowski, qui le premier a donné le funeste exemple ; ils étaient de ses amis et de son entourage. Tous ont été attirés par les promesses exagérées de la commune et par les grades de généraux, de colonels, de chefs de bataillon, qu’elle leur distribuait à profusion.

La Commune, sentant bien la complète incapacité militaire de ses propres officiers, recherchait surtout les Polonais, pour leur confier des commandements, à cause de leur réputation de soldats éprouvés et capables. Elle a eu même un moment, dit-on, l’idée originale de réquisitionner de force, pour son service, tous les anciens officiers polonais