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blicains, etc. ; tandis que la cause réelle du refus du Gouvernement d’accepter les services des Polonais, c’est qu’il n’y avait pas un seul émigré polonais qui voulût servir comme soldat : tous se disaient officiers supérieurs. De plus, l’honorable M. Jules Favre savait bien, par ce qui s’était passé en 1848, que les réfugiés politiques sont un virus que la France s’est inoculé et qui ajoute à sa maladie révolutionnaire, et que les fauteurs de révolte de toutes les nations, recueillis en France par une générosité imprudente, y poussent constamment aux insurrections, sachant bien qu’un bouleversement en France sert de signal aux autres pays. Jules Favre s’était souvenu des appréciations de Lamartine relativement aux Polonais :

« Les Polonais sont le ferment de l’Europe. Aussi braves sur le champ de bataille que tumultueux sur les places publiques, ils sont l’armée révolutionnaire du continent. Tout leur est patrie, pourvu qu’ils l’agitent. »

Mais la place des Polonais était marquée dans les événements qui se succédèrent à Paris du 4 septembre 1870 au 31 mai 1871. La France ayant le malheur de servir de prétexte à toutes les révoltes, il en résulte que les insurgés des différents pays accourent en France