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gogique. Le club Blanqui surtout était fréquenté par les Polonais à cause de ses exagérations et de ses colères démagogiques. Les Polonais poussèrent l’audace jusqu’à réclamer par la voix des journaux le Combat et la Patrie en danger qu’on mit en liberté le régicide Berezowski. Tant était grande à cette époque l’effervescence générale, qu’il n’y eut pas un journal qui osât protester contre la hardiesse des réfugiés polonais. On est allé jusqu’à dire qu’une députation polonaise s’est rendue au ministère de la Justice pour inviter le gouvernement à accueillir cette demande, vu que la République française avait amnistié tous les condamnés politiques de l’Empire.

Ces agitateurs inspirèrent les plus grandes inquiétudes au gouvernement russe. Un secrétaire de l’ambassade de Russie à Paris, qui est resté dans la capitale pendant tout le siège et dont chacun connaît la sympathie cordiale pour la France et l’énergique sollicitude qu’il a toujours témoignée pour les intérêts de ses nationaux à chaque ordre arbitraire émanant des autorités d’alors, fit une démarche au ministère des Affaires étrangères. On lui répondit évasivement, et comme MM . Arago et Floquet, qui avaient insulté le czar en 1867, faisaient