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lien d’exercer une pression sur l’opinion, le pays, la Diète, pour édicter quelque loi en faveur de l’émigration polonaise et nous appeler tous en Galicie, se taisent. Ils préfèrent parler des courses, des concerts, des promenades, et ils paraissent nous renier : l’émigré blesse les yeux et les oreilles des patriotes galiciens, qui trouvent mieux de penser à leurs plaisirs qu’à l’honneur polonais souffrant innocemment à l’étranger, tandis que l’émigré soupire après le pays auquel il veut apporter, outre son cœur, ses bras pour travailler. La presse française a d’abord annoncé l’arrestation de 10,000 Polonais, elle est descendue à 700, puis à 300, — et qui sait ? — Sur ce nombre, cent seront condamnés, et les autres, détenus arbitrairement jusqu’à aujourd’hui, seront mis en liberté. Les Polonais n’ont commis d’autre mal que celui de s’être battus courageusement et inutilement pour la Commune de Paris. »

Peut-on pousser la perfidie et le cynisme aussi loin ? Eh quoi ! le gouvernement français punit les meneurs étrangers qui ont brûlé Paris et versé le sang français, et les journaux polonais disent qu’on persécute leurs compatriotes pour plaire à la Russie !