Page:De Bougainville - Voyage autour du monde, 1771.djvu/165

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où j’étais déterminé de m’arrêter. Nous allâmes aussitôt à leurs feux et je reconnus la même horde de sauvages que j’avais déjà vue à mon premier voyage dans le détroit. Nous les avions alors nommés Pécherais, parce que ce fut le premier mot qu’ils prononcèrent en nous abordant et que sans cesse ils nous le répétaient, comme les Patagons répètent le mot chaoua. La même cause nous leur a fait laisser cette fois le même nom. J’aurai dans la suite occasion de décrire ces habitants de la partie boisée du détroit ; le jour prêt à finir ne nous permit pas cette fois de rester longtemps avec eux. Ils étaient au nombre d’environ quarante, hommes, femmes et enfants, et ils avaient dix ou douze canots dans une anse voisine. Nous les quittâmes pour traverser la baie et entrer dans un enfoncement que la nuit déjà faite nous empêcha de visiter. Nous la passâmes sur le bord d’une rivière assez considérable, où nous fîmes grand feu et où