Page:De Bougainville - Voyage autour du monde, 1771.djvu/166

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les voiles de nos bateaux, qui étaient grandes, nous servirent de tentes ; d’ailleurs, au froid près, le temps était fort beau.

Le lendemain au matin nous vîmes que cet enfoncement était un vrai port, et nous en prîmes les sondes, ainsi que celles de la baie. Le mouillage est très bon dans la baie depuis quarante brasses jusqu’à douze, fond de sable, petit gravier et coquillages. On y est à l’abri de tous les vents dangereux. La beauté de ce mouillage nous a engagés à le nommer baie et port de Beaubassin. Lorsqu’on n’aura qu’à attendre un vent favorable, il suffira de mouiller dans la baie. Si on veut faire du bois et de l’eau, caréner même, on ne peut désirer un endroit plus propre à ces opérations que le port de Beaubassin.

Je laissai ici le chevalier de Bournand, qui commandait la chaloupe, pour prendre dans le plus grand détail toutes les connaissances relatives à cet endroit important, avec ordre de retourner ensuite aux vaisseaux.

Pour moi, je m’embarquai dans le canot de L’Étoile avec M. Landais, l’un des officiers de cette flûte qui le commandait, et je continuai mes recherches. Nous fîmes route à l’ouest et visitâmes d’abord une île que nous tournâmes et tout autour de laquelle on peut mouiller.