Page:De Callières - De la manière de négocier avec les souverains, Amsterdam, 1716.djvu/237

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verain de ne pas envoyer dans un État étranger un ſujet qui s’y ſeroit rendu deſagreable & qui y auroit laiſſé de mauvaiſes intentions contre l’État où on veut l’envoyer, un pareil ſujet ſeroit peu propre à y perſuader les favorables diſpoſitions de ſon Maître, il feroit croire au contraire, qu’il n’y eſt envoyé que pour y faire des cabales à deſſein de troubler le repos de l’État.

On ne peut obliger un Prince à rappeller un Miniſtre qu’il a envoyé dans un pays étranger ; mais ſon interêt eſt d’y en envoyer un qui y ſoit agreable, ſur tout s’il a quelques affaires importantes à y menager avec le Souverain auprès duquel il l’envoye.

Il ne faut pas auſſi envoyer un Negociateur noté par des mœurs corrompuës ; de tels Repreſentans donnent dans un pays éloigné une idée déſavantageuſe du Prince qu’ils repreſentent,