Page:De Caraman-Chimay Borghese - Belges et Africains, 1916.djvu/49

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peuvent y être cultivées. À part le Bas-Congo couvert en grande partie par la brousse, s’étend presque partout la savane fertile ; quant au plateau du Haut-Congo, il fut paraît-il, un jour, une vaste mer intérieure, et ce dut être un spectacle grandiose, lorsque rompant tout à coup la crête des Monts de Cristal, cette masse d’eau se précipita vers l’Océan, en creusant sa voie dans la plaine.

À la place qu’occupait la mer commença alors à croître la forêt profonde, déroulant les vagues vertes de ses feuillages et le mystère des ombres. Alors s’élevèrent gigantesques les arbres aux fibres résistantes et splendidement colorées, le noir ébène, l’acajou, le palissandre, le bois de fer et les plantes odorantes ; et puis se mirent à croître les palmes élancées, pliant sous le poids des dattes dorées et des noix pleines de lait ; et puis crûrent aussi les tiges et les lianes, dont la sève s’écoule en huiles, en vernis et en gommes précieuses. Et tout cela représentait des sources inépuisables de richesses, qui se renouvelaient avec les saisons.