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Requête d’un Conseiller du Parlement.


Sire, je ſupplie votre Majeſté en termes clairs & ſimples de faire élargir mes confreres.

Ne leur dites, ni : c’eſt par grace, ni : c’eſt par juſtice, & alors s’ils veulent reſter où ils ſont, c’eſt leur affaire & j’eſpere qu’on n’en parlera plus. Tandis que quelques-uns de ces meſſieurs ne ceſſent de faire des phraſes alambiquées où ils croyent voir du patriotiſme & des vertus Romaines au lieu que c’eſt du plus petit eſprit François, je ne puis dire combien pluſieurs d’entre nous s’impatientent & s’ennuyent. Votre Majeſté doit compatir à nos maux, puiſque c’eſt de l’avoir impatientée & ennuyée qu’elle punit ſi ſéverement mes ſuſdits confreres, ne les accuſant pas, je penſe, d’avoir prêché la révolte, d’avoir tramé contre ſon état ou ſa perſonne. Sire c’eſt une grande mal-adreſſe