Page:De Chazet - L'art de causer, épitre d'un père à son fils, 1812.djvu/14

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À pénétrer le sens, vous saurez découvrir
Ce qu’il faut éviter, ce qu’on peut acquérir ;
Ce travail veut du soin, et Delille, au vulgaire,
En peut, sans nul danger, révéler le mystère ;
L’esprit ne s’apprend pas : cet heureux indiscret,
Même, en le trahissant, gardera son secret.
Vous, toutefois, mon fils, à sa brillante école,
Songez qu’il faut mûrir une tête un peu folle ;
De tout ce qu’il dira faites votre profit,
Son commerce enchanteur polira votre esprit.
Telle on voit au printemps sur les tapis de Flore,
Près du lys embaumé, la tulipe inodore
Tromper le connaisseur, et par de doux emprunts
De la fleur qu’elle approche, exhaler les parfums.