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Page:De Coster - Contes brabançons, 1861.djvu/189

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— Monseigneur, si vos paroles étaient des pièces de cent sous, j’en écouterais plus volontiers encore le son harmonieux.

— Tais-toi et regarde : vois-tu ces trois hommes sautant sur cette corde ?

— Oui, Monseigneur, oui, Altesse.

— Suis-les, flatte-les, adule-les ; tu sais parler, parle pour qui te paie ; tu sais danser, danse pour ceux que tu crains. Tu obtiendras ainsi des rubans, des croix, des faveurs ; tu grandiras comme une tache d’huile. Ton vulgaire esprit t’a conseillé cela n’est-ce pas, misérable ?

— Oui, Monseigneur, oui, je remercie votre Altesse de ses bienveillants avis.

— Approche donc, que je te fasse un cadeau pareil au plus grand nombre de ceux que tu recevras durant ta vie.

Maître Job obéit, Hendrik lui donna un grand coup de pied. Maître Job fit une révérence, tendit la main et dit :

— C’est vingt francs, Monseigneur.