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Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/100

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« La jeune fille ne dédaigna même pas d’exciter ma mentule d’attouchements délicats. »

Et Juvénal avait sous les yeux un exemple de cette puissance des doigts dans l’amour, lorsqu’il écrivait :

« Eh quoi, une parole douce ne parvient pas à faire relever l’engin ? N’a-t-elle donc pas des doigts ? »

L’auteur d’une Priapée, n’ignorait pas davantage l’efficacité du procédé :

« Elle n’est pas assez longue, ma mentule, elle n’est pas bien grosse, mais si tu la manies, tu verras qu’elle peut grossir. »

Janus Dousa était également au courant, lui dont Scioppius dit, avec une grande pénétration, à l’occasion de cette même Priapée :

« Dousa, commentant Pétrone, nous apprend, avec sa science familière, que cet objet grossit et s’allonge quand une masseuse y touche. »

Voilà qui nous fait comprendre pourquoi chez les anciens, on avait une si grande considération pour les masseurs et les masseuses chargés de malaxer, non sans art, les articulations, de pétrir doucement et d’allonger peu à peu les doigts, de caresser enfin tous les membres d’une main délicate que l’usage de gants préservait des atteintes du soleil ; Sénèque, le philosophe, s’exprime ainsi :

« Ferai-je mieux de confier mes articulations à assouplir à mes exolètes ? dois-je confier à une petite femme, ou à un homme dévirilisé, mes doigts à détirer ? Pourquoi n’estimerais-je pas plus heureux Mucius, qui mania le feu comme un masseur auquel il tendrait la main pour donner ses soins ? »

Martial, naturellement pense de même :