Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Une masseuse parcourt tout le corps avec son habileté légère, elle promène sa main savante sur chacun des membres. »

Jean de Salisbury, dans son Policraticus dit, d’après quelque auteur ancien, Cléarque peut-être, de l’avis de Juste Lipse :

« Lorsque le luxe d’un riche débauché l’entraîne vers la dépravation, il confie, pendant qu’il est couché, ses pieds à un jeune garçon aux cheveux bien frisés, lequel, devant tout le monde, les lui masse ainsi que les jambes, pour n’en pas dire davantage. Ce dernier porte toujours les mains serrées comme en de véritables gaînes, afin de les garer des atteintes du soleil et de les assouplir à l’usage des riches. Puis la licence croissant peu à peu, l’opérateur parcourt le corps tout entier d’attouchements impudiques, provoque l’érection par ses grattements et allume les feux de l’amour chez les engourdis. »

Il est amusant de rapporter ici cette figure du baiser pour l’exécution de laquelle un homme a recours à la main officieuse d’une seconde femme experte dans le métier, pour lui presser doucement les testicules et lui caresser délicatement les fesses ; rien, assure-t-on, n’est plus voluptueux, rien n’est plus agréable. Ainsi firent l’amour Octavie et Robert, avec le concours de Manilia ; l’inépuisable génie d’Aloïsia nous a décrit cette scène avec une richesse, une variété de style, une abondance oratoire dignes d’admiration. C’est Octavie qui parle :

« Manilia me conduisit ensuite au combat, me déshabilla et nue me coucha dans le lit. Robert y saute : « Me voilà, sois à moi, dit-il en m’embrassant, mon souverain bien, mon tout. Monté sur ton char, Octavie, à travers ce