Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/102

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chemin ténébreux (il me pinçait le pubis) j’irai à la gloire ». Il promenait ses mains sur mon ventre, mes jambes, mes seins, passant une inspection minutieuse. Enfin le nerf du garçon s’enfla : « Sois-moi complaisante, dit-il, ô mon amour. » Il me donna un baiser. « Je te serai complaisante, répondis-je, tout ce que tu désireras de moi, tu l’auras. — Ô que de frivolités, s’écrie Manilia en accourant, il faut agir, non parler. Je veux vous apporter mon concours, à l’un et à l’autre, et grâce à mon aide j’ajouterai à votre volupté de nouvelles jouissances. Tu bandes superbement, Robert, allons étends-toi sur le corps de neige d’Octavie, et développe tes ardeurs. » À peine Manilia a-t-elle parlé que Robert s’élance ; de son bélier il me frappe le ventre. Mais comme son membre s’égare et se dérobe, Manilia avance une main officieuse et le saisit. « Viens, fuyarde, dit-elle, viens dans le domaine de Vénus, qui sera ta prison ; c’est là que t’appelle la besogne que tu dois à ta maîtresse. » Alors, la main appliquée sur les reins du jeune homme, elle pousse ; en un instant je le dévore, je l’absorbe, pour roide qu’il soit. Manilia m’interdit tout mouvement. « Soulève ta jambe gauche, Octavie, me dit-elle, allonge l’autre. » Je lui obéis. « Et toi, Robert, secoue tes amours de mouvements doux et prolongés. Quant à toi, Octavie, embrasse-le, mais sans remuer. » Ainsi fîmes-nous. « Lorsque l’un et l’autre, ajouta-t-elle, vous sentirez sortir de la veine en prurit l’écume prurigineuse et salée, toi, Octavie, tu pousseras un soupir ; toi, Robert, tu mordilleras doucement Octavie. » Mon partenaire donne alors des secousses sur un rythme énergique, mais lent et doux. Je resserre mon étreinte, je l’embrasse, mais sans bouger. Je sens que j’éjacule, je pousse un soupir. « Allons, Robert, reprend la savante