Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/106

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qui lui donnaient l’assaut, souillant toutes les parties de son corps, voire même la bouche, sur l’un et l’autre sexe (c’est-à-dire en suçant, comme en léchant les cunnus) ».

N’est-ce pas aussi le lieu de parler de ces dissolus qui souillent jusqu’aux cadavres de femmes ou même jusqu’aux statues ? En réalité, il n’est pas de vrai coït sans deux participants. Hérodote rapporte qu’en Égypte on surprit un homme souillant dans un accès de débauche le corps d’une femme récemment morte :

« L’un (des embaumeurs) a été surpris, dit-il, souillant le corps d’une femme récemment décédée, et son compagnon en a porté l’accusation contre lui. »

À la suite de quoi une loi fut votée ; établissant que le corps des femmes belles et de haute origine ne serait livré aux fossoyeurs que trois ou quatre jours après leur mort.

Qui ne connaît l’accident survenu à la Vénus de Gnide, œuvre de Praxitèle ?

« Un individu, dit-on, s’éprit d’amour pour cette statue, se tint caché pendant la nuit dans le temple, s’accoupla avec elle et laissa la trace de son ardeur amoureuse. »

Elle est du même genre l’erreur de ce taureau qui, au dire de Valère Maxime, « s’enflamma, à Syracuse, d’une passion violente pour une génisse en airain, dont la parfaite ressemblance irritait son désir d’accouplement. »

Mais sans insister autrement sur ces cas de bestialité quittons les jouissances manuelles pour parler plus longuement sur celles inestimables que l’on obtient avec la langue.