Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/11

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Jamais, il ne fut un homme à scandales. Professeur de philosophie dès l’âge de vingt-trois ans à la Faculté d’Iéna, alors dans toute sa splendeur, ses ouvrages de métaphysique le classèrent tout de suite parmi les plus remarquables adeptes de Kant et lui valurent l’amitié admirative de Fichte,

De pareils états de services se passent de commentaires.

Quand Forberg, nommé en 1807 Conservateur de la bibliothèque aubique de Cobourg, attacha la curiosité de son esprit à des soucis, en apparence moins philosophiques, il y apporta autant de sérieux que dans sa chaire de Faculté, en présence de ses élèves difficiles et nombreux auxquels il dispensait un enseignement supérieur,

À la tâche d’établir en l’honneur des multiples manifestations de l’Amour comme une fresque immense il s’attacha en toute conscience et sans relâche aucune.

En vain Ovide, lui opposa, dès le début, que pour faire un exposé complet des procédés des putains, il ne suffirait pas de cent bouches, de cent langues.

En vain trouva-t-il pareil obstacle dans les Entretiens d’Aloisia Sigea qui déclaraient : « Toutes les inflexions et les contorsions du corps sont autant de formes du baiser. On n’en peut préciser le nombre, non plus qu’on ne saurait enseigner quelle est la plus luxurieuse. Chacun prend conseil de son caprice, du lieu, du temps, pour adopter telle attitude qui lui convient. Tout le monde n’a pas la même manière d’aimer. »

Rien ne le rebute. Et, les postures dont il a décrit la nomenclature dépassent, en nombre et de beaucoup, celles de la courtisane Cyrane surnommée Dodékamekanon, parce qu’en fait elle ne connaissait que douze attitudes, comme il est dit dans Aristophane.