Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/117

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Et Martial, proclame : « Pourquoi Blatara lèche-t-il le cunnus ? parce qu’il ne peut plus baiser. » Mais des jeunes gens se sont plu parfois, par un excès bizarre de dissolution, à lécher des cunnus qu’ils eussent bien pu baiser : Martial nous en donne le témoignage :

« Une influence malfaisante a subitement paralysé ta langue, Zoïle, et sans doute pendant que tu léchais. Maintenant, Zoïle, tu baiseras ».

Et toujours dans Martial :

« Sotades cesse de pouvoir bander, il lèche. »

« Tu as trente mignons et autant de jeunes filles ; tu n’as qu’une mentule, et encore ne veut-elle pas se roidir ; que vas-tu faire ? »

« Trop libertine naguère, cette mentule de Linus, que peu de jeunes filles ne connaissent pas, cesse de bander ; prenez garde à sa langue. » Linus, vieilli, léchera donc ; et aussi Sextillus, à qui Martial s’adresse ainsi : « Ris bien fort, Sextillus, de celui qui t’appelle un cinède et tends-lui le doigt du milieu. Mais non, Sextillus, tu n’es ni pédicon ni baiseur ; pas davantage ne te plaît la bouche chaude de Vetustilla. Je l’avoue, tu n’as aucun de ces vices, Sextillus, qu’es-tu donc ? Je l’ignore, mais tu sais qu’il te reste encore deux ressources. »

Les deux ressources qu’il reste à Sextillus sont sucer et lécher, puisqu’il n’est ni baiseur, ni cinède, ni pédicon, ni irrumateur.

Rappelons que chez les Grecs pour appeler les cinèdes ou pédérastes, on tendait le doigt du milieu en recourbant les autres, ce geste voulant signifier un membre en érection avec ses bourses. Pour cette raison ce doigt était qualifié impudique.