Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/116

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Le poète appelle aussi opicum le lécheur parce que, au dire de Festus, les Osques, autrement dit Opici, firent un usage des plus fréquents des sales débauches. Puis il fait un long jeu de mots ; ou plutôt il présente Eunus jouant sur la forme du sexe de la femme qui lui apparaît comme ayant quatre faces ou trois faces, pour correspondre à la forme du delta grec. Aristophane appelle de même le cunnus un delta, dans Lysistrata : « Le delta épilé. »

Puisqu’il nous arrive de parler de la forme du sexe de la femme, il ne sera pas hors de propos, en raison du plan de notre travail de faire connaître une bonne fois les appellations latines de cet organe ; nous irons en chercher le plus grand nombre dans le trésor d’Aloisia : champ, bague, sillon, caverne, clitoris, conque, cunnus, nacelle, cysthus, fosse, jardin, entrecuisses, barque, huis, truie, porte, fente, précipice, trou, rigole, gaine, virginal, vulve. Et pourquoi n’ajouterions-nous pas les appellations du membre viril ? Les voici : armes du ventre, catapulte, queue, tige, bourses, colonne, bâton, lance à bourses, amulette, pique, aine, braquemart, mentule, mutinus mito, nerf signe de virilité, pieu, pécule, pénis, bouchon, phallus, javelot, arbre, obélisque, tronc, sceptre, membre séminal, alène, taureau, trait, baliote, poutre, thyrse, vase, burette, veine, vérèbre, racloir, raclette, verge, sac, comme l’irrumation ou suçage et même beaucoup plus, la passion de lécher les cunnus se rencontre plus particulièrement chez les vieillards, dont la mentule se refuse à roidir ; Aloisia, nous le masque ainsi :

« Gonzalve de Cordoue était aussi un lécheur, à cause de son âge avancé, on ne me persuadera pas le contraire ; une belle jeune fille de vingt ans servait à sa passion, et il lui léchait les parties médianes. »