Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

liser avec Priape lui même, et au besoin déchirer le podex des patients.

Voilà ceux qu’elles désirent comme partenaires, sûres de ne pas être enceintes ; écoutons là-dessus Juvénal :

« Pour avoir la volupté plus grande, elles ne livrent aux médecins que des engins qui ont atteint leur mûr développement, et déjà ombragés de poils. Jusque-là elles attendent et laissent croître le membre. Dès que les testicules pèsent deux livres. Héliodore les ampute, au seul préjudice du barbier. Ainsi fait eunuque par sa maîtresse, il attire tous les regards en entrant aux bains, et défie hardiment le gardien des vignes et des jardins. Qu’il couche donc avec sa maîtresse ; mais toi, Posthumus, n’aie garde de confier à l’eunuque ton Bromius déjà robuste et dont la barbe réclame déjà le rasoir. »

Mais pas de plaisir sans inconvénient : celui du cunnilinguisme se manifestait par l’odeur ; en effet la bouche des cunnilingues sentait mauvais ; aussi évitait-on aussi soigneusement le baiser des cunnilingues que celui des fellateurs ; Martial, le signale plusieurs fois : « Tu dis que les pédicons sentent de la bouche. S’il en est ainsi, Fabullus, quelle odeur penses-tu qu’exhalent les cunnilingues. »

« Tous les voisins t’embrassent, ton fermier velu t’étreint d’un baiser qui sent le bouc, même le fellateur, même celui qui vient de lécher le cunnus. »

Les cunnilingues et les fellateurs sont appelés boucs par Catulle à cause de l’odeur fétide de leur bouche. Les lécheurs qui avaient désappris à bander à cause de la faiblesse de leurs engins mous et pendants, et, que signalait seule cette puanteur de bouc, mettaient souvent en fuite les embrasseurs. Même ils pouvaient craindre d’éloigner d’eux