Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tu dévores le membre long et enflé d’un homme ? C’est ce que proclament bien haut les flancs rompus du malheureux Virron et tes lèvres couvertes d’une liqueur séreuse. »

Les flancs épuisés sont ceux de l’irrumateur ou sucé ; les lèvres marquées du sperme laiteux de Virron sont celles de Gellius le suceur :

Donc les patients aussi, comme les fellateurs, devaient être pâles ; Juvénal, nous signalant Hippo, l’un d’eux nous dit qu’il subit les assauts des jeunes gens et que sa pâleur décèle sa double infamie.

Cet Hippo était patient en ce sens qu’il subissait les jeunes gens ; fellateur puisque le poète le met en opposition avec les femmes, qui ne se lèchent pas entre elles les parties secrètes : « Tédia ne lèche pas Cluvia, ni Flora Catulla. »

La suite va nous prouver que sur ce point Juvénal, très bien renseigné par ailleurs, avait complètement tort. Attention, voilà les femmes suçeuses qui s’avancent, les célèbres tribades.

Les Tribades, ainsi appelées du mot (frico, je frotte), autrement dit les frotteuses, sont les femmes chez lesquelles la partie du sexe qu’on dénomme clitoris grossit tellement qu’elles peuvent s’en servir comme d’une mentule pour baiser ou même pour pédiquer. En vérité, chez toutes les femmes le clitoris, qui est un petit morceau de chair très impressionnable, animé de mouvements très vifs, et peu dissemblable d’un pénis, croît non seulement dans le coït, aux délices duquel il aide merveilleusement, dit-on, par un surcroît de chatouillement mais encore par le seul effet des désirs lascifs. Du reste, voici comment Tullia dans un entretien d’Aloisia Sigea, décrit le clitoris.