Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/124

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« C’est, dit-elle, un corps membraneux, situé presque à l’extrémité du pubis, et qui revêt l’apparence d’un pénis. Comme s’il était une verge, il durcit dans l’érection et il enflamme d’une démangeaison si violente les femmes d’un tempérament un peu ardent qu’elles y portent la main instinctivement ; alors si elles s’excitent au baiser, il n’est pas rare que seules, et sans le concours d’un chevaucheur, elles aillent jusqu’à décharger. »

Chez les Tribades, soit par un jeu de la nature, soit à cause de l’usage fréquent, il prend une extension démesurée ainsi Venette, nous décrit d’après le témoignage de Plater une femme dont le clitoris avait la longueur du cou d’une oie, alors que chez les autres femmes cet organe, à son plus haut degré de croissance, n’atteint guère, en longueur plus de la moitié du petit doigt. Qu’y a-t-il d’étonnant à ce que des femmes munies d’un bagage si excessif se trouvent sollicitées de se débarrasser d’une incommodité pareille.

On ne peut pourtant pas le leur couper, car cette sorte d’amputation est périlleuse. Néanmoins Athénée nous conte dans le Banquet des Savants, qu’Adramyte, roi des Lydiens, fut le premier à faire châtrer les femmes pour s’en servir comme d’hommes eunuques. Faut-il voir là un signe de passion pour l’hermaphrodisme ?

Quoi qu’il en soit, ces femmes eunuques ont mis au supplice les commentateurs. Il en est qui songent à des fibules (boucles ou agrafes pour rapprocher les lèvres d’une plaie), remplissant le même rôle que ces ceintures de chasteté dont on dit qu’aujourd’hui encore les Espagnols et les Italiens jaloux forcent leurs femmes de se revêtir ; d’autres croient qu’il s’agit de points de suture, comme ceux par le moyen desquels les indigènes d’Angola et du Congo ont