Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/130

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ce que font les hommes ? » Mégilla besognait en effet en tribade Démonossa. Celle-ci répond : « Cela, ô Lééna, je ne l’ai point ; mais il ne s’en faut guère. Tu me verras m’unir d’une façon spéciale, qui est bien plus voluptueuse. Je suis venue au monde semblable à vous autres, mais j’ai les goûts, les désirs, et tout le reste d’un homme. Laisse-toi faire si tu ne me crois pas, et tu reconnaîtras que je n’ai rien à envier aux hommes. J’ai quelque chose au lieu de la virilité. Allons, laisse-toi faire, et tu verras. » Enfin les prières, des présents, sans doute aussi la nouveauté du fait, tout cela émeut Lééna qui avoue s’être laissé faire. « Je me suis laissé faire, dit-elle, elle me suppliait tant. En outre elle me donnait un collier splendide avec des tuniques de lin le plus fin. Alors moi je l’ai serrée dans mes bras comme un homme. Elle me faisait des baisers, elle agissait en haletant, et elle m’a paru inondée de plaisir. » Mais Clonarion interroge avidement : « Que faisait-elle, ô Lééna, et de quelle manière ? Dis-moi cela surtout. » Elle est déçue. « Ne me demande pas de détails, ce sont des choses honteuses. Par la déesse du ciel, je ne les dirai pas. »

Et le lecteur regrette que son désir de connaître à fond la chose extraordinaire ne soit pas satisfait.

Au nombre des tribades il faut aussi compter Philénis, la même sans doute qui fit un traité des postures, si l’on en croit la tradition rapportée par Lucien, dans Les Amours :

« Que nos gynécées se remplissent donc de nombreuses Philénis, qui se déshonorent par des amours androgynes. »

« Allons, homme de la génération nouvelle, législateur d’étranges voluptés, inventeur de routes nouvelles à la lubricité mâle, accorde donc aux femmes une égale licence. Qu’à l’exemple des hommes elles s’unissent entre elles.