Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/129

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vant ; ainsi de cent autres filles que j’ai aimées de façon criminelle. Ingrat, ce qu’ont eu tant de femmes, tu le possèdes seul. »

Et plus loin « Filles de Lesbos que j’ai aimées jusqu’à mon déshonneur. »

D’une façon générale, les filles que caressa Sapho, ce furent donc celles de Pyrrha et de Méthymne, villes de Lesbos ; nominativement ce furent Anactorie, Cydno, Atthis. À ces noms Suidas ajoute ceux de Télésippe et de Mégara :

« Ses favorites, ses aimées furent au nombre de trois, Atthis, Télésippe, Mégara, et pour elles elle éprouva de honteuses passions. »

Ces passages des auteurs anciens étant suffisamment clairs et ne laissant la possibilité d’aucun doute, contribuent à expliquer ceux qui, par ailleurs, ça et là, sont plus obscurs et peuvent laisser place à l’équivoque : par exemple, « la mâle Sapho se plaignant des jeunes filles de son pays », dont parle Horace, ou Ovide dans l’Art d’Aimer :

« Prenez aussi connaissance de Sapho ; est-il rien de plus voluptueux que ses poésies ? » Et ailleurs aussi : « Quelles leçons autres que des leçons d’amour peut donner la Lesbienne Sapho aux jeunes filles ? »

Il est une autre tribade de Lesbos, Mégilla, que le génie très libre de Lucien a rendue célèbre dans le dialogue cité plus haut, ce morceau plein de charmes, sans être cependant bien obscène, puisqu’il coupe court au moment où il allait falloir traiter le nœud de la question.

Le philosophe de Samos met en scène Lééna contant par quels artifices Mégilla l’a soumise à la dernière complaisance. Lééna demande :

« Tu as donc aussi une virilité, et tu fais à Démonossa